La dernière fois que le Collectif s’était produit remonte au début du mois de juillet, lors du Vuga Festival. Hier soir, toujours en panache, ils ont marqué un retour en force à l’IFB. Ces mots pensés pour panser les mots ont encore fusé. Et malgré la pluie, le public avait répondu présent …
Pour cette soirée de ciel feutré et froideur intense, il fallait sortir de leur artillerie poétique, des puissants obus pour bombarder un public qui n’est jamais à sa satiété. Encore une fois, nos chers slameurs n’ont pas déçu. Ils savaient ce que le public voulait : « Si le partage n’est plus équitable et que le public vienne à se plaindre, j’aurai déçu. Si je fais des paroles en l’air et que personne ne se retrouve dans mes vers, j’aurais perdu. Alors ce sera un échec et mat, et mon slam n’aura aucun impact », a-t-on capté du texte de Prince Bulakali, dit « Le Samouraï des mots ».
Quand le débat s’invite dans le slam
La scène slam d’hier était spéciale. Les slameurs avaient tenté une autre carte sur table avec une nouvelle approche de présenter un thème. « Est ce que la fin justifie les moyens ? », un débat autour duquel il était question de savoir si dans la vie, tous les moyens sont bons pourvu qu’on arrive à ses objectifs. Les slameurs érigés en deux blocs n’ont pas déçu. Ils ont allié sagacité d’esprit, éloquence et pertinence des idées à leurs mots pour approfondir le débat.
Pour Anny Gracia Akimana, celle qui se présente comme : « Un criminel décidé », elle a affirmé bec et ongles que tous les chemins mènent à Rome, qu’elle s’en foutait du jugement du prêtre et du pasteur, et par ricochet, celui de la société. D’ailleurs, pour elle : « Ce sont des bêtises de la foi ». Mais, attention « Attention : « C‘était pour agrémenter le débat, sinon ce ne sont pas mes convictions », a-t-elle mis en garde.
La slameuse Romaine Bukuru, elle, n’y va pas dans ce sens: « Il ne suffit pas seulement d’arriver à ses objectifs, aussi faut-il choisir le bien du mal ». Prince Charmant Iradukunda, un des dirigeants du collectif explique la raison de cette innovation : « On a voulu qu’à part s’amuser, le public puisse comprendre les thématiques ou sujets philosophiques qu’ils rencontrent souvent, mais qu’ils comprennent à peine. »
Après Vuga Festival, des grands chantiers
« Les Ateliers et les scènes effectués dans le cadre du Vuga Festival nous ont faits grandir. Aujourd’hui, on doit travailler comme des professionnels. Déjà, se prépare une session slam d’un membre collectif pour la fois prochaine, ainsi que d’autres projets à venir », a fait savoir Charmant Iradukunda.
Et d’après, Thieuck Irutingabo, un amateur du slam rencontré dans les corridors de l’IFB : « Si on regarde leurs performances et qu’on écoute leurs écritures, on peut vraiment comprendre qu’ils ont artistiquement progressé. »Comme quoi, le slam ne s’endort plus …
