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Jean Gatabazi, un agriculteur adulé par les plus grands

Il est l’un des rares agriculteurs à être reçus par deux chefs d’Etats du Burundi : feu le Président Pierre Nkurunziza et son successeur Evariste Ndayishimiye au palais Ntare. Il a, par ailleurs, formé les travailleurs des champs de feu Pierre Nkurunziza sur l’élevage et l’agriculture modernes. Rencontre avec un agriculteur hors du commun.


L’histoire de Jean Gatabazi remonte à 2017 lors d’une exposition-vente à Muyinga. Ce jour-là, il amène une bonne quantité de courges, bananes, patates douces, ignames, du haricot et tant d’autres produits. Satisfait de la qualité de ses produits, le Président Pierre Nkurunziza demande à son équipe d’acheter tous les produits de son exposition : « J’ai encaissé dix millions Fbu ce même jour. » Lors de l’exposition de 2018, le Président lui accorde une audience au palais de Buye à Ngozi. Il lui remet une enveloppe et lui demande de former ses travailleurs de champs.


En guise de reconnaissance d’un agriculteur brave et modèle au Burundi, Jean Gatabazi recevra, de la part du Président Nkurunziza un certificat d’honneur et une enveloppe l’an 2019. Bien plus, Deo Guide Rurema, Ministre en charge de l’agriculture et de l’élevage lui a aussi décerné, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation en 2018, un certificat d’honneur.


Grâce à son parcours, l’homme est invité dans différentes conférences des Experts en Agriculture. Et, récemment, au 8 Février 2021, il a été reçu par le Président Evariste Ndayishimiye au Palais Ntare Rushatsi. En plus d’un prix lui décerné, le Président lui a promis de l’aide pour encadrer d’autres agriculteurs en techniques d’agriculture moderne. D’ailleurs, Jean Gatabazi a déjà rassemblé 50 coopératives en province Kirundo.


Qui est-il ?


Contraint de suspendre ses études à l’école secondaire en 7ème année, ce natif de Kirundo se réfugie au Kenya suite aux événements tragiques de 1972. Sur place, il suit une formation sur la culture du maïs et du haricot, puis il se rend en Ouganda où il se spécialise notamment dans la culture de l’ignames et la banane. Il se rend ensuite au Soudan pour apprendre les techniques d’irrigation efficiente.


En 1987, Jean Gatabazi retourne au pays avec l’intention de mettre en pratique ses connaissances moyennant un petit capital. Après six ans de travail avec une production satisfaisante et un achat de 45 ha de terre cultivable, il fuit de nouveau et s’engage dans la rébellion. En 2011, Gatabazi revient de la rébellion et reprend les projets qu’il avait déjà initiés avant son départ. De là, il va étendre, petit à petit, ses terres jusqu’à 95 ha actuellement.


Il est aussi expert en multiplication des semences avec un intérêt particulier sur le manioc, l’ignames, le haricot, le maïs, la patate douce qu’il cultive pour l’alimentation de ses bétails, l’amarante et bien d’autres cultures anciennes en voie de disparition. Il se réjouit de la production : pour les haricots et le maïs, il peut récolter respectivement plus de 120 et 100 tonnes.
Côté élevage, les chèvres, les moutons, les dindons, les souris domestiques, les vaches, les porcs, les poules, les canards,… constituent l’ensemble de son troupeau.


Même son entourage profite de ses projets. Son personnel compte 250 employés dont des agronomes, des vétérinaires, des comptables, etc. « Les plus compétents d’entre eux bénéficient d’une assurance maladie. A part ceux embauchés, d’autres me prennent pour modèle », se réjouit l’homme de Bugesera.


Dans un proche avenir, Gatabazi compte implanter une usine de transformation des ignames en farine. L’inspiration lui est venue de son séjour aux USA où il s’était rendu pour la recherche du marché d’écoulement de ses produits. Il invite plutôt les autres agriculteurs à investir dans l’agriculture en achetant surtout des terres car dit-il, elles ne déprécient pas.

Traduit en Français par Liévin Niyogusenga

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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