Le « prophète » n’a pas su bien porter son nom. La modestie, ce n’est pas sa tasse de thé. Alors inconnu du grand public il y’a quelques mois, il s’est fait connaitre après la qualification face au Gabon qui, disait-il, était le produit de ses prières. Il en réclama une reconnaissance bien salée numérairement parlant… il reçut une expulsion.
???? Après les propos décriés du "Prophète" Modeste sur les #Intamba (https://t.co/RohQYgrVFS), qui lui ont valu l'expulsion du #Burundi la semaine dernière vers le #Rwanda, le Ministère de l’Intérieur durcit le ton: arrêt d'implantation d'églises et mosquées en @MairieBujumbura pic.twitter.com/KSLCepZ4Fv
— Jimbere (@JimbereMag) April 17, 2019
Et depuis, une menace terrible planait sur les Intamba: la CAN sera un fiasco pour le Burundi. A quelques jours du choc déterminant contre le Sily, comme touché par les cris des enfants du Burundi, le cœur du « prophète » s’attendrit… Une victoire nette de trois buts à zéro est annoncée. Des fake-news ou pas, c’est tout ce que les parieurs demandaient. Des petites fortunes seront sacrifiées. La suite on la connaît…
Pour la prochaine, ô toi qui communiques avec l’Au-delà, garde tes prédictions pour toi. Merci.
Le rire contre le pire
Si la vanne qui devait laisser couler un flot de buts (nous étions quand même des meilleures attaques pour les qualifications) est resté bien fermée (aucun but marqué), les vannes ont bien coulé: « L’humour est une affirmation de la dignité, une déclaration de la supériorité de l’homme face à ce qui lui arrive. » Romain Gary ne pensait dire si vrai.
Face à des déconvenues des poulains de Mutombola, la blague a été d’une grande utilité. Avec la liberté qu’offre les réseaux sociaux, le Burundais a creusé jusqu’au fond de son imagination. L’humour burundais comme l’on en aime.
Une de la myriade, à la fin de la rencontre-claque contre la sélection guinéenne: « Tout n’est pas perdu, il y’a encore une chance. La CAF va utiliser le système de qui perd gagne, on a les trois points. » Une tapée d’émojis » mort de rires », vous vous en doutez…
Intamba, un joyau à parfaire
Voir son pays dans la cour des grands, ça ne peut que faire du bien. Grâce à la première participation à la phase finale de la grand’messe du football africain, nous avons pu sentir les frissons que procurent ce genre d’événement. Le bon sens le plus élémentaire nous oblige de reconnaître le travail des Hirondelles.
En revanche, les voir courir derrière le cuir à longueur de match sans but, cela fait un peu mal. Si les filets des pécheurs du Lac Tanganyika bougent pleins de poissons, nous aimerions aussi que ceux des cages adverses le soient sous l’effet des buts des Intamba. Les visages crispés des rivaux aux trois sifflements de l’arbitre, c’est tout sauf ce que l’on souhaite pour l’avenir (un peu méchant, mais bon…) Des matchs amicaux en grand nombre pour développer des automatismes entre les joueurs, pourquoi pas ?
On a envie d’écrire tout un poème sur cette défaite. Tellement il y a de la prestance, une élégance certaine, et la certitude que le "petit pays" que les commentateurs triturent de tous côtés deviendra, plutôt, mûrit.#IntambaMuMutima pic.twitter.com/ecQfF0Z2h0
— Roland Rugero (@RolandRugero) June 22, 2019
Le championnat national, une pépinière qui regorge des potentiels hirondeaux qui malheureusement s’envolent pour des contrées où l’herbe est plus verte mériterait un peu plus de considération, pour le plus grand bonheur du foot national. La Fédération montre déjà de bons signes de l’avoir bien compris.
Petit à petit les Hirondelles feront leur nid. Espérons qu’il sera douillet.

©Jimbere | Pour faire de la pub, rien de mieux qu’un événement comme la CAN: la Brarudi sait en profiter
